Agence nationale des Affaires maritimes
Ce lundi 25 janvier 2021, sous l’égide de Monsieur Alioune Ndoye, Ministre des Pêches et de l’Economie maritime et de ses principaux collaborateurs, il a été procédé à la sphère ministérielle Ousmane Tanor Dieng, la signature de protocole entre le Ministère des Pêches et de l’Economie maritime (MPEM) et l’Ambassade du Royaume de Belgique au Sénégal pour la réalisation de l’étude sur la Stratégie nationale de renforcement de la plateforme portuaire nationale. Le MPEM y est représenté par l’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM) et l’Ambassade de Belgique par l’Agence belge de développement appelée ENABEL. C’est à ce titre que M. Massamba Achille Edouard Guéye et la représentante résidente de ENABEL ont signé cette convention. Lisez l’allocution du Ministre des Pêches et de l’Economie maritime, à cette occasion.
« Excellence, Monsieur l’Ambassadeur ;
Madame la Représentante résidente de l’Agence de coopération belge ENABEL ;
Monsieur le Secrétaire général ;
Monsieur le Directeur général de l’ANAM ;
Mesdames, Messieurs,
Je me réjouis particulièrement de vous recevoir, en ce jour symbolique, pour la signature du Protocole d’accord entre mon Département et l’Ambassade du Royaume de Belgique, à l’effet du financement de la réalisation de l’étude sur la stratégie nationale de renforcement de la plateforme portuaire du Sénégal.
Comme vous le savez, Son Excellence, Monsieur le Président de la République, Macky SALL, a fortement affirmé la vocation maritime de notre pays dans le Plan Sénégal Emergent (PSE). C’est la raison pour laquelle, le Gouvernement, à travers mon département, est instruit de travailler de manière soutenue à réaliser la vision du Chef de l’Etat de faire du Sénégal « un hub logistique intégré compétitif ».
Il est, désormais, consacré que l’économie nationale reste adossée de façon quasi ombilicale à la mer. De la pêche aux transports maritime et fluviomaritime, en passant par l’exploitation des ressources minières offshores, sans oublier le tourisme balnéaire et toute l’économie littorale, les ressorts de l’activité économique sont liés directement ou indirectement à la mer.
D’ailleurs, il n’est plus besoin de rappeler, dans le plaidoyer de promotion du secteur maritime, que sur un linéaire de 718 kilomètres de côte, le Sénégal dispose de trois cours d’eau intérieurs, voies navigables stratégiques pour la mise en œuvre de la territorialisation des politiques publiques de développement.
Ce plan d’eau jalonné, jusqu’ici d’un port principal à Dakar et de trois ports secondaires à Saint-Louis, Kaolack et Ziguinchor, présente des opportunités qu’il convient de saisir.
Toutefois, force est de constater que la nouvelle configuration du commerce maritime mondial et les enjeux géostratégiques en Afrique avec l’entrée en vigueur de le Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF), entre autres, commandent une réévaluation du contexte et de la politique infrastructurelle portuaire.
A cet égard, pour répondre au gigantisme du transport maritime, le Chef de l’Etat a engagé d’ambitieux projets dans le domaine des infrastructures portuaires en eaux profondes.
Sous ce rapport, il n’est pas superfétatoire de noter que 95% de nos échanges sont acheminés par voie de mer. Ainsi, pour améliorer les performances de notre commerce extérieur, structurellement dépendant de la plateforme portuaire, le Port multifonction de Ndayane, pour le transfert à terme du port de Dakar, et le Port minéralier et vraquier de Bargny-Sendou permettront d’accueillir des navires de dernière génération à plus de dix-huit mètres de tirant d’eau.
En vue de l’amélioration de la mobilité des personnes et des biens, notamment, et l’accompagnement des programmes de développement économique et social, comme c’est le cas des agropoles, les efforts se poursuivent par la structuration du pole portuaire du Saloum, avec le port de Ndakhonga, ainsi que le développement du port de Ziguinchor au Sud, conforté par la construction de port de pêche de Boudody.
De même, l’accroissement d’infrastructures modernes et sécurisées pour la pêche maritime mobilise toute l’attention afin de garantir le maintien de l’agrément national d’exportation des produits halieutiques, premier poste pourvoyeur de recettes.
Il s’y ajoute la nécessité d’aménager un soutien logistique performant pour l’activité offshore au Nord au Centre et au Sud du pays.
Enfin, et sans être exhaustif, la plaisance nautique est appelée à prendre une envergure plus importante pour accompagner la promotion de la destination touristique du Sénégal, mais aussi pour mettre à profit de manière plus déterminée les activités d’agrément de notre espace maritime côtier.
Dès lors, il est impératif de mettre en cohérence l’existent et d’adopter une posture prospective, eu égard aux nouveaux besoins que requiert la place de leader que notre pays poursuit dans le domaine portuaire.
En définitive, la stratégie portuaire attendue mettra en complémentarité, et non pas en concurrence, les installations nationales actuelles et celles à créer, le cas échéant.
Mesdames, Messieurs,
Les performances portuaires sont certes appréciées au premier niveau à travers la cadence de traitement des navires opérés, mais s’adossent en second lieu à la qualité de la connectivité, pour donner à la multi-modalité des modes de transport tout son sens et son efficacité.
Au demeurant, au-delà de la compétitivité, l’attractivité de notre plateforme portuaire devra se construire autour d’un arrière port créatif et générateur de fret pour contribuer à la maitrise du cout du transport maritime, jusqu’ici, et par défaut, compensateur. Il s’agit là de zones spéciales adossées aux ports et dotées de statut d’exploitation incitatif pour attirer les investissements et favoriser l’implantation d’industries.
La gouvernance du secteur, édifiée sur la base d’un contexte rattrapé par l’avènement des concessions portuaires et l’arrivée de ports et d’acteurs nouveaux, appelle un cadre institutionnel plus adaptée, s’il y a lieu. En effet, il importe, par exemple, de fixer, avec un cadre réglementaire approprié, les rôles entre l’autorité de régulation, l’autorité portuaire et les opérateurs.
Excellence, Monsieur l’ambassadeur,
En adhérant à ce projet si cher au Président Macky SALL, qui l’a approuvé en Conseil des Ministres, vous renouvelez une fois de plus l’attachement sans réserve du royaume de Belgique à accompagner l’émergence de notre pays.
Je me réjouis que pour ce faire, vous vous appuyez sur votre bras armé, l’agence de coopération ENABEL, dont le dynamisme est connu à travers ses interventions, particulièrement dans la zone Centre.
Il me plait de relever la déclinaison intelligente de ce protocole qui établit une belle perspective de consolidation. Effectivement, au-delà du focus sur la réalisation de l’étude sur la stratégie nationale de renforcement de la plateforme portuaire, il comporte, dans la foulée, l’élaboration du plan directeur de développement du pôle portuaire du Saloum, le renforcement des capacités des acteurs portuaires et, enfin, une assistance technique aux fins d’assurer l’identification de nouvelles pistes de coopération.
Je voudrais, pour terminer, engager le Directeur général de l’Agence nationale des Affaires maritimes (ANAM) et ENABEL, sous la coordination de Secrétaire général du Département, à une mise en œuvre diligente du présent protocole.
De ce point de vue, je signale qu’avec la Société nationale du Port autonome de Dakar et avec les structures internes du Département, les termes de référence de la stratégie sont déjà finalisés.
Je vous remercie de votre aimable attention ».